Cette approche psychologique de l'apprentissage, développée en particulier par [Piaget, 1954], propose de voir l'apprentissage comme un processus actif de construction et d'adaptation par le sujet, que celui-ci se créé une représentation de son environnement et de ses capacités. C'est agissant sur le monde que le sujet se construit. Cette approche permet de mettre au même niveau l'apprentissage sensorimoteur (première étape de l'apprentissage, le sujet cherche à se comprendre et à connaitre ses capacités) que l'apprentissage intellectuelle (apprentissage de patterns, de concepts. Cette phase de l'apprentissage intervenant après puisque le connaissances sensorimotrices seront de l'ordre de l'acquis, du naturel et du réflexe).
Dans sa thèse, [Mazac et al., 2015] propose un modèle d'apprentissage constructiviste , basé sur un système multi-agent inspiré de la société de l'esprit de [Minsky, 1988], afin de permettre à un système d'intelligence ambiante (AmI) sois capable d'apprendre et de comprendre les possibilités offertes par une multitude de capteur et d'actionneur à sa disposition.
Bien que les domaines de l'AmI et du Web des Objets (WoT) soient très proches, voir confondus, le modèle proposé par [Mazac et al., 2015] ne s'applique qu'à un seul système apprenant central.
Or, dans le cadre du WoT, c'est avec une société d'agents, ayant chacun une capacité d'apprentissage constructiviste, que nous allons travailler.
Prendre en compte l'aspect social de l'apprentissage contructiviste d'un individu faisant parti d'un groupe, semble être assez logique compte tenu du contexte d'application qu'est le WoT.
Le socio-constructivisme, ou le constructivisme social introduit par [Berger and Luckmann, 1966], se concentre sur la description des institutions, des groupes, de leurs actions et la manière dont ceux-ci construisent la réalité. Tout comme le constructivisme, le socio-constructivisme part du principe que le sujet construit ses connaissances en se basant, en partie sur celles déjà acquises, et que la réalité est apprise/comprise d'un point de vue subjective plutôt qu'objective (pour le sujet, le monde n'existe que parce qu'il le perçoit, immatérialisme de Berkeley).
[Vygotsky, 1980] décrit l'apprentissage comme un processus d'appropriation de ses systèmes/outils, l'intelligence du sujet (quelle soit au niveau sensorimoteur ou autre) se développerait grâce à des outils fondamentaux (innés) tel que le langage, ou plutôt le dialogue (ou le circuit de la parole si l'on s'en réfère à [De Saussure, 1916]). Le langage étant un outil fondamentalement social.
Cette approche social de l'apprentissage constructiviste d'un sujet (ici un objet connecté) met en avant le fait que le sujet doit être capable :
De plus, si l'on se place d'un point de vue global au réseau d'objets connectés, nous pouvons dire qu'il faut que les sujets soient capables d'apprendre ensemble.
Ainsi, cette approche soulève plusieurs problématiques :
- Régulation de température
[Berger and Luckmann, 1966] Berger, P. L. and Luckmann, T. (1966). The social construction of reality: A treatise in the sociology of knowledge.
[De Saussure, 1916] De Saussure, F. (1916). Cours de linguistique générale.
[Mazac et al., 2015] Mazac, S., Armetta, F., and Hassas, S. (2015). Approche décentralisée pour un apprentissage constructiviste en environnement continu : application à l'intelligence ambiante. In Journées Francophones sur les Systèmes Multi-Agents (JFSMA), Rennes, France.
[Minsky, 1988] Minsky, M. (1988). Society Of Mind.
[Piaget, 1954] Piaget, J. (1954). The Construction Of Reality In The Child.
[Vygotsky, 1980] Vygotsky, L. S. (1980). Mind in Society: The Development of Higher Psychological Processes.